Résultat du baccalauréat marocain.
Le ministère de l’éducation nationale se réjouit à propos des résultats du baccalauréat de 2011, et prétend que cela revient aux efforts fait par ce même ministère, ainsi qu’au plan d’urgence « extraordinaire » qui a pu donner ses fruits en quelques années seulement.
Je n’ai pu rester indifférent après les différents articles et reportages TV, qui montraient les responsables du ministère comme des héros et qui profitaient de l’occasion pour rappeler ce qui a été fait, ou tout du moins ce qui devait être fait.
Pour répondre à ces gens là, il suffit de faire une petite visite non officielle, sans que les dirigeants de lycées, académies ou autres ne soient au courant à l’avance afin de voir la réalité, la vraie et pas celle que nous donnent nos médias bien aimés…
Je ne pense pas m’arrêter sur les différentes personnes qui dépendent de ce ministère qui, pour l’occasion, profitent du deuxième plus grand budget national, mais je m’arrêterai plutôt sur les infrastructures et programmes.
Pensez vous que dans un pays comme le notre, il existe encore des lycées où les simples locaux sanitaires n’existent pas ou sont hors services depuis des années ? Eh bien oui, c’est le cas.
Vous pouvez imaginer que les matières scientifiques sont enseignées depuis la première année du primaire en langue arabe et, une fois le bachelier intégré dans une faculté de sciences au Maroc même, les matières sont en français.. Comment veut-on contribuer à la hausse du niveau scolaire si les étudiants doivent en premier fournir un effort pour traduire les termes scientifiques de base ? Le malheur est qu’il existe un seul ministère pour les deux cycles… C’est bien honteux.
Comment peut-on espérer une compétitivité de nos étudiants si, dans l’école marocaine, on ne donne pas assez d’importance à la langue ! Il suffit de voir le niveau des épreuves de bac de français et d’anglais pour se rendre compte du niveau médiocre…
J’aurais honte d’être à la place de ces responsables qui prétendent que l’année s’est passée dans de bonnes conditions alors que les grèves se sont enchainées depuis le début de l’année et que les étudiants risquaient une année blanche. Comment peut-on avoir des résultats meilleurs que ceux des années précédentes alors que la durée des grèves a été largement supérieure à celles de l’an dernier?
Je sais bien que c’est la dernière année pour ces responsables et j’espère de tout cœur que dans le prochain gouvernement on aura des personnes qui pourront faire la différence, et qui ne profiteront pas de l’occasion pour nous montrer « ce qui devait être fait ». J’espère qu’il y’aura vraiment des personnes capable de dire on a échoué pour ces raisons là quand ça sera le cas et de dire voilà comment on a pu réaliser les buts tracés quand ça sera le cas.
